Le passé [Ariane & Elijah]

Personne ne croit vraiment au hasard, pas dans notre monde. Un monde remplit de magie, de secrets, de mystères. C’est pourquoi lorsque deux enfants vinrent au monde, dans le même hôpital, le même jour à la même heure, tout le monde savait qu’ils ne pourraient pas s’éviter.

Onze ans plus tard, dans une grande maison dans l’upper east side à New York, grandissait Ariane Taylor. Elle et ses parents représentaient bien les clichés du rêve américain; une grande maison, tous beaux, incroyablement riches, vivant dans une grande maison, faisant tous les ans un réveillon pour la nouvelle année que tout le monde convoitait. Leur petite fille représentait bien tous les espoirs que ses parents avaient pour elle dans la vie future; parfaite. Blonde, yeux bleus, mince, souriante, des notes parfaites, aimée de tous. Seulement, ce n’était qu’une image. Au fond d’elle, Ariane n’en pouvait plus de ses petite chaussures en cuir toutes brillantes, de ses robes sévère, de ses cheveux en nattes bien sages. Le soir, elle sortait le maquillage qu’elle avait volé à sa mère et s’amusait en se dessinant le regard qu’elle voulait avoir. Elle fantasmait, derrière sa porte de chambre, sans jamais ouvrir son petit monde à qui que ce soit.

Enfin, il y avait Elijah.

L’autre enfant né en même temps qu’elle, avec qui la blonde entretenait une relation tout particulière. Il était le seul à avoir passé la porte de son monde de rêve, avec qui elle partageait tous ses rêves et ses passions. Les deux ne voulaient pas de leur vie. Tandis qu’Ariane rêvait d’indépendance, Elijah souhaitait s’entendre mieux avec sa famille, surtout son frère, qui semblait particulièrement le détester.

Si seulement les deux pouvaient s’échanger un peu, ils seraient peut-être enfin heureux? La présence de l’un apaisait l’autre, comme quoi ensemble, le monde était un peu moins pourri. Enfin, pour l’instant.

Il devait être un peu plus de 23h, lorsque les parents d’Ariane vinrent la chercher dans sa chambre. Paniqués, ils l’invitèrent à s’habiller et à les rejoindre en bas, comme quoi il y avait une urgence. La jeune blonde était anxieuse, mais elle était tout de même heureuse de pouvoir passer outre le temps pour se préparer avant de sortir. C’était bien connu; on ne sortait pas de chez soi sans que maman aille approuvée.
Vêtue d’une paire de jeans moulant noirs, un gros pull de laine, ses cheveux relevés en chignon grossier, la jeune fille partie rejoindre ses parents à l’étage. Sa mère n’était pas vêtue de Chanel et enfilait des souliers de moins de 10 cm; la situation était grave. Tous les deux avaient un air livide, ce qui ne rassura en rien la jeune fille. Ensemble, ils allèrent devant la grosse cheminée, prirent la poudre et à entendre la destination, ce n’était pas joyeux.

« Sainte-Mangouste! »

Oui, l’hôpital en Angleterre, de l’autre côté de l’océan. Qu’allaient-ils faire là-bas? Puis, la blonde eut un hoquet d’horreur; c’était les parents d’Elijah qui étaient en Angleterre cette semaine. Sans plus tarder, elle prit place dans la cheminée, prononça la destination, jeta la poudre et se retrouva dans le grand hall réservé à une certaine clientèle –riche- de l’hôpital.

Elle et ses parents étaient les premiers arrivés, alors elle écouta attentivement les nouvelle que les médicomage avait à leur transmettre. Tout ce qu’Ariane comprit fut; accident, grave, on ne sait pas la suite. Mais au moins, elle sut qu’Elijah ne les accompagnait, ce qui la rassura tout de suite.

La pluie tombait fort sur la grande ville de New York en cette soirée du 28 Janvier. Le ciel était sombre et des orages éclataient de par et d'autres au dessus d'un petit hôpital peu fréquenté où deux femmes d'un peu plus d'une vingtaine d'années mettaient au monde, au même moment, à la seconde près, l'une une fille, blonde, jolie comme un cœur, et l'autre un garçon, cheveux brun, doté d'un regard qui hypnotisa toutes les infirmières à la nurserie. Elijah était né, et se dorlotant dans les bras de sa mère, il regardait tous les visages ébahis autour de lui avec ses grands yeux bleus. les médecins, trouvant cela incroyable, présentèrent les deux mères, et c'est ainsi qu'elles restèrent toutes les deux très proches, ainsi que leur enfants...

Onze années passèrent où Ariane et Elijah se virent presque tous les jours, jouant des heures et des heures ensemble. Le garçon aima cette fille comme sa sœur, n'ayant qu'un frère avec qui il ne s'entendait pas. Elle était devenue la personne qui comptait le plus à ses yeux, ainsi que sa seule vraie amie. Lorsqu'il allait mal, après une dispute avec son frère ou avec ses parents, il courrait chez cette jolie blonde. Elle était la seule personne à qui il pouvait se confier, avec son oncle peut être. Le jeune homme aimait énormément son oncle. Dans sa famille, c'était le seul qui le comprenait vraiment, le seul dont il était vraiment proche. Ce n'est bien sur pas pour autant qu'il ne s'entendait pas avec ses parents, au contraire, ils les aimaient et les respectaient beaucoup.

C'est pour ça que ce soir la, alors qu'il regardait la télévision moldue avec son frère, se battant pour savoir quelle chaine ils allaient mettre, ce fut un choque pour lui lorsque son oncle entrant dans la maison pour leur annoncer une nouvelle tragique... Ses parents qui étaient partit en voyage à Londres avaient apparemment eu un grave accident et avaient été directement envoyé à l’hôpital le plus proche : Sainte-Mangouste. Alors que Thomas, son frère, se précipita sur Stephan, complètement paniqué, Elijah resta silencieux avec l'impression que tous s'écroulait autour de lui... S'il perdait ses parents, jamais il ne s'en remettrait, il aimait sa mère, il aimait son père, il ne pourrait pas vivre sans eux. Il n'écoutait même pas ce que les deux autres se disaient, mais fut tiré de ses sombres pensées par son parrain qui s'accroupit devant lui, serrant ses mains dans les siennes.

Elijah... On ne sait rien encore de leur état présent, il n'y a peut être pas de quoi s'affoler... On va tout de suite se rendre à Sainte-Mangouste pour les rejoindre...

Le jeune homme acquiesça d'un léger hochement de tête puis se leva, le regard perdu, et suivit son oncle et son frère jusqu'à la cheminée. Stephan leur tendit leur veste, puis il prit sur la cheminée un petit sac en velours rouge remplie d'une poudre verte qu'il tendit à Thomas. Celui rentra dans la cheminée, prononçant distinctement le nom de l’hôpital puis se fut au tour du petit frère de faire la même, faisant un grand effort pour cacher le tremblement de sa voix...
Il se sentit alors comme étouffé dans un tube de fumée, puis atterrit sur les pieds dans une autre cheminée, à des kilomètres de là où il se trouvait quelques secondes avant. Son oncle ne tarda pas à la rejoindre. Ils avancèrent d'un pas pressé dans les grands couloirs de l’hôpital où ils finirent par tomber sur la famille Taylor. Le cœur d'Elijah s'allégea légèrement lorsqu'il aperçut Ariane derrière ses parents.

Dieu merci vous êtes là ! Vous avez eu plus de nouvelles ?! demanda Stephan en serrant la main du père d'Ariane et embrassant sa mère

Non toujours pas, cette potiche, au guichet, nous a demandé d'attendre ! s'emporta le père

L'oncle soupira et partit, les sourcils froncés, vers la "potiche" en question, suivit de M. et Mme Taylor. Thomas partit s'asseoir sur un banc en soupirant, l'air nerveux, tandis qu'Elijah restait debout, les mains dans les poches, ne laissant rien paraître devant Ariane. Il leva son beau regard vers elle, un vague sourire s'étirant sur ses lèvres avant de vite disparaître, mais ne trouva pas la force d'ouvrir la bouche pour lui dire quelque chose..

Ariane laissa les parents s’occuper de tout, surtout d’aller parler à la pouffiasse aux gros nichons à l’accueil. Elle avait mieux à faire, surtout qu’Elijah était là. Certains auraient pu trouver le garçon bizarre; il semblait distant, froid, loin de tout ce qui se passait dans cette salle, presque comme si tout ceci ne l’atteignait pas. Seule Ariane le comprenait, sachant qu’il n’était pas le genre à extérioriser ses émotions, surtout lors de drame.

Pour le réconforter elle s’approcha de lui et l’entoura de ses bras, malgré que le garçon faisait le piquet et ne semblait pas le moins du monde enclin à répondre à son étreinte. La blonde ne savait pas quoi lui dire pour lui remonter le moral; à quoi bon se voiler la face ? Ils venaient tous de traverser l’océan suite à un accident; tout le monde savait que ce n’était pas pour une jambe cassée ou une éraflure. Alors elle ne dit rien, lui faisant seulement comprendre par ce contact qu’elle était là pour lui. Ariane enfouit sa tête dans son cou, tout en passant une main sur la nuque du jeune homme. Il sentait bon, et c’était terriblement réconfortant. Au loin, elle aperçue Thomas qui les dévisageait d’un regard noir. Quoi, il était jaloux? Il en avait jamais rien eu à chier de son frère, ni d’elle d’ailleurs!

Au bout de quelques secondes, la jeune fille se décolla de son ami et glissa sa main dans la sienne avant d’effectuer une petite pression réconfortante puis de la lâcher. Au même moment, la secrétaire siliconée se décida à aller voir les médecins, elle rompit donc le silence avec des talons frappant contre le sol, et en profita pour bien rouler le cul en quittant la salle.

L’ambiance était pesante, on aurait pu la découper au couteau. Tellement pesante qu’elle fit éclater la mère de la jeune fille, qui d’habitude était beaucoup plus calme. Malheureusement pour les jeunes, elle décida de s’en prendre à Elijah, vu qu’il ne semblait pas touché par la situation. Eh merde, on avait pas besoin de ça…

Tout semblait irréel autour d'Elijah. Quelques minutes plus tot, tout allait pour le mieu, il était chez lui avec son abruti de grand frère, à se disputer pour tout et n'importe quoi, tout était normal. Et le voilà qui se retrouvait dans cet hôpital, une tension désagréable planant dans l'air... Tout le monde semblait inquiet et nerveux, comme il l'était lui même mais le jeune homme n'était pas du genre à laisser ses sentiments ressortirent aux yeux de tous.. Ariane sembla tout de même le ressentir, car elle s'approcha bientôt de lui pour le serrer dans ses bras. Il ne répondit pas à son étreinte, gardant ses mains dans ses poches, n'en n'ayant tout simplement pas l'envi ni la force, mais sentir le souffle chaud de la jeune fille dans son cou lui faisait du bien..beaucoup de bien. Il ferma les yeux, profitant le plus possible de cet instant. Ce n'était pas souvent qu'Ariane venait serrer Elijah dans ses bras, ils n'avaient jamais été très proches physiquement, mais à chaque fois que ça arrivait, le jeune homme sentait son coeur se ressérer, une étrange sensation de bonheur en lui. Il ne chercha tout de même jamais à savoir pourquoi est ce que les étreintes d'Ariane lui faisait cet ettet la, pour elle c'était et ça ne serait toujours qu'une amie. Une amie très chère...

Il fut alors sortit de ses pensées lorsqu'il sentit la blonde se décoller de lui et lui serrer la main d'une façon réconfortante. Il rouvrit les yeux et plongea son regard bleuté dans le sien, lui faisant comprendre ainsi sa reconnaissance. Les bruits de talons de la guérisseuse l'interpellèrent alors, et il tourna la tête vers les adultes qui revenaient vers eux. Tous semblait très boulversé, en particulier la mère d'Ariane qui lança soudainement un regard noir au jeune homme. Elle lui lança d'une voix très diffèrente de d'habitude, Elijah la connaissant normalement de nature très calme

- On dirait que ça te fait chier d'être ici ! Tes parents vont peut être mourrir et ça n'a pas l'air de beaucoup de touché !

Le regard d'Elijah s'assombrit quelque peu tandis que son oncle tentait de calmer Mme Taylor, mais celle ci s'emporta encore plus

- Y'a pas de "calme toi Catherine" ! Tu n'aurais même pas du le ramener, on voit bien qu'il en a rien à faire de ce qu'il se passe, comme d'habitude ! On avait pas besoin de ça en plus !

Le jeune homme n'était pas étonné des paroles de Catherine, il savait bien que les parents d'Ariane ne l'avait jamais apprécié.. Mais il fut tout de même très blessé qu'elle puisse penser une telle chose de lui.. Il ouvrit enfin la bouche depuis son arrivée et répondit d'une voix très froide, son regard toujours aussi sombre

Vous auriez tord de penser ça. C'est plutôt vous qui êtes en trop ici.

La claque fusa alors sur sa joue avant même qu'il n'est vu la main de la mère d'Ariane se lever. Stephan attrapa cette dernière et la tira en arrière

- Hey !! Arrêtez ça tout de suite ! On est dans un hôpital ici, c'est vraiment...

Elijah n'écouta pas la suite, il se détourna du petit groupe qui était bon pour partir dans une bonne engueulade, et partit s'asseoir à côté de son frère, qui lui était tout simplement mort de rire après avoir vu la scène.. Il l'ignora et posa son regard vide par terre. Sa joue chauffait, mais cette claque sembla lui avoir fait plus de bien que de mal. Elle l'avait reveillé d'un coup, et il sentit bientôt la panique l'envahir. Qu'est ce qu'il ferait si ses parents mourraient vraiment ? Qu'est ce que sa vie deviendrait ? Jamais il ne s'en remettrait contrairement à ce que Catherine avait pu dire.. Les coudes appuyé sur ses genoux, il fourra sa tête dans ses mains, sa respiration commencant étrangement à s'accèlérer..

J'ai un peu improviser certains truuuucs, sorry du retard, je t'aime <3

Ariane regarda sa mère s’en prendre à Elijah, sans qu’elle ne puisse bouger un cheveu pour l’aider. Pourquoi se mettait-elle dans cet état ? Jamais Catherine n’avait osé lever la voix sur qui que ce soit, autre que sa fille et son mari. Sûrement tout le stress qu’elle évacuait de cette manière, mais quand même, voir sa mère dans cet état troubla profondément la jeune fille. Ce fut seulement après la gifle qui résonna dans tout le hall qu’Ariane sembla revenir sur terre. Aussitôt, elle s’approcha de sa mère et lui pris la main, être certaine qu’elle ne frappe plus personne. Heureusement pour elle, la blonde avait un genre d’aura de zénitude, elle permettait donc de calmer aisément les conflits, ce qui était très pratique avec son ambiance familiale.

Le ton resta haut entre les adultes, mais très rapidement toute conversation fut coupée par l’arrivée d’un médicomage, précédé de la secrétaire qui roulait toujours son cul d’une manière grotesque. Très vite, toutes les insultes précédemment dites furent balayées d’un revers de main et tout le monde se retrouva pendu aux lèvres du spécialiste. L’état des parents d’Elijah et Thomas était plus que critique, et s’ils étaient encore en vie ça relevait du miracle. Tout ce que les spécialistes avaient pu faire c’était leur donner une potion extrêmement rare, chère et puissante, permettant de les maintenir en vie quelques heures de plus, histoire que la famille puisse leur faire leurs adieux.

Le sang d’Ariane ne fit qu’un tour, beaucoup trop troublée par la nouvelle. Elijah et Thomas allaient perdre leurs parents, c’était inévitable. Heureusement pour eux, ils étaient conscients, mais quand même. Tout de suite, Catherine de mit à faire une crise de larmes et de jeta dans les bras de son mari, grande mélodrame qu’elle était. Maintenant libre de ses deux mains, la petite blonde partie rejoindre les garçons plus loin, en larmes. Elle ne savait pas quoi leur dire, ni comment agir.

- Venez, vous pouvez aller les voir.

Dit la nunuche aux gros nénés. Si Ariane avait pu, elle l’aurait tuée sur place. Son petit air arrogant, comme quoi c’était bien fait pour leur gueules que ceux qu’ils étaient venus voir allaient crever… Dégueulasse.
Pour se rendre à la chambre, Ariane tendit la main aux garçons, histoire qu’elle se trouve entre les deux pour se rendre. Elle avait beau détester Thomas, elle ne pouvait pas laisser sa haine sortir en ce moment. Il souffrait autant qu’Elijah, il avait lui aussi besoin de soutient. C’est donc dans un silence entrecoupés par les sanglots de Catherine que tous les six se rendirent à ladite chambre. Une fois devant la porte, Ariane s’effaça, laissant la famille proche y accéder en premier. Tout de suite Thomas et Stephan s’y précipitèrent, mais pas le garçon aux yeux de glace.

- AH mais il m’énerve à sembler si APATHIQUE !

Cria encore une fois la tragédienne. Elle avait vraiment choisi sa victime pour la journée. Puis, elle traîna son mari à l’intérieur de la chambre, pour pleurer sur leur sort. Quelle hypocrite. Dehors, ne restait qu’Elijah et Ariane, tous les perdus. Mais ensemble, comme d’habitude, ensemble jusqu’à la fin.

Tu peuuux improviser des trucs, c'même mieux ! Very Happy

Je t'aime <3

Les rires de Thomas se stoppèrent instantanément lorsqu'ils entendirent les fameux bruits de talons revenirent vers eux tandis qu'Elijah relevait brusquement la tête, sa respiration toujours irrégulière mais faisant un effort considérable pour qu'elle reste discrète. Les disputes s'évanouirent, tout le monde tourner vers le médicomage qui resta un instant silencieux, visiblement désolé de devoir leur annoncer lui même cette triste nouvelle. Il déversa alors une flopé de paroles, la moitié sortant d'un jargon médical incompréhensible pour Elijah qui n'était âgé que de 11 ans à ce moment là. La seule chose qu'il comprit : état critique, dernière fois qu'il verrait ses parents. Il s'était relevé sous l'effet bouleversant que ces informations avaient fait sur lui mais se rassit très vite sentant cette boule qui se tortillait dans son ventre remonter jusque dans sa gorge, des larmes montant aux coins de ses yeux. Tout son corps sembla se dérober sous le poids de la douleur. Il ferma les yeux et pinça l'arête de son nez, tentant de calmer sa respiration.

Thomas a côté paraissait abasourdi. Il n'avait pas bougé, le regard dans le vide, lui aussi des larmes discrètes lui étaient monté aux coins des yeux. Le petit frère sentit alors la main de son grand frère lui agrippé doucement la veste au niveau de l'épaule et se resserrer, comme pour tenter de lui donner de la force dans cette dure épreuve. Elijah fourra sa tête dans ses mains et ils restèrent comme ça peu de temps car bientôt Ariane les rejoignit leur tendant à chacun une main rassurante. Le grand frère lâcha l'épaule de son frère et la prit sans hésiter, se relevant au passage. Elijah, au contraire, commença par se relever et c'est seulement après avoir croisé le regard de sa tendre amie qu'il se décida à prendre sa main à son tour. Ils allèrent ainsi tous les trois, accompagné des trois adultes, jusqu'à la chambre des presque défunts Julia et Mickael Rickman.. Stephan et son frère entrèrent en premier mais lui, ne trouva pas la force, et resta à l'entrée, le regard qui paraissait froid et distant mais qui en fait n'était que plus bouleversé que jamais, figé à la vue de ses parents, faibles, leur visage en sang et d'autres parties de leur corps entouré de bandages.

- Ah mais il m'énerve à sembler si apathique !

Elijah déglutit difficilement pour ne pas craquer, baissant le regard, et ignorant la réplique encore une fois douloureuse de la femme. Celle ci passa bientôt à côté d'Elijah, le bousculant légèrement au passage, suivit par son mari qui lui paraissait perdu, touché par ce qui était arrivé à ses amis, n'ayant visiblement pas la force de prêter une intention désagréable au jeune homme comme il faisait d'habitude. Les deux enfants se retrouvèrent donc seuls, tous les deux, toujours la main dans la main. Ariane sembla désolé de l’attitude de sa mère mais avant qu'elle ai ouvert la bouche Elijah la devança

Ce n'est pas grave, ne t'en fais pas, je sais qu'elle a de bonnes raisons de perdre son contrôle, ce n'est pas comme ci c'était une journée comme une autre...

A son grand étonnement, et avec un grand effort, il parvint à faire un petit sourire à Ariane, ses yeux cependant remplis de tristesse. Il rebaissa ensuite son regard puis lâche lentement la main de la jeune fille et entra enfin dans la pièce. L'ambiance était froide, une odeur étrange, amer, planait dans l'air. Les quatres étaient là, autour du lit de souffrance de ses parents, Catherine tenant la main de son amie, pleurant à chaudes larmes. Stephan lui, tenait Thomas par les épaules, un peu en retrait. La mère dit alors d'une voix rauque, faible

- Où est Thomas ..?

Celui se hâta au chevet de sa mère et de son père tandis que Catherine lui laissait la place et leur prit à tous deux la main, les larmes coulant enfin sur ses joues. Ils s'échangèrent des paroles douloureuses, émouvantes. Elijah, encore plus en retrait, se sentait de plus en plus mal. Lui qui n'aimait pas les au revoir ... Puis Stephan, qui avait lui aussi pris la main de sa sœur, lui dit d'une voix faible, dû à l'émotion

- Elijah est là aussi..

Celui ci fit un pas un avant, mais ce qu'il entendit alors lui déchira tout son être

- Qui est ce ...?

Il recula, sentant une partie de lui se briser. Catherine se rapprocha de la mère en lui murmurant "personne, personne ..". Même Stephan ne dit rien, manifestement abasourdi par les mots que venait de dire sa sœur. Thomas lui c'était relevé et avait tourné un regard étonné et effaré vers son petit frère. Elijah ne supporta pas plus longtemps de rester dans cette pièce. Il se détourna et sortit en trombe, ignorant Ariane. Il courut à travers les couloirs et arriva dehors où il se stoppa net, au beau milieu de la place devant l’hôpital. La tristesse et le désarroi qui avait, il y a quelques minutes, envahit son cœur c'étaient envolés, laissant place à un sentiment de colère, de mépris envers le monde entier. Son regard était devenu glaciale, et la, même Ariane ne parviendrait pas à trouver d'autres sentiments derrière.. Ces dernières paroles qu'il entendit de sa mère ainsi que bientôt sa mort et celle de son père firent d'Elijah "le Elijah" qu'il restera toute sa vie. Un Elijah froid, souvent désagréable, narquois, méprisant sachant tout de même être doux et agréable avec qui il veut, mais ça ne sera plus jamais ce petit garçon gentil et souriant. Malgré tout ce qu'avait pu dire Catherine, le garçon avait été un enfant très agrèable durant ses onze années ...Mais cette époque était maintenant révolue...

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